Les frères ennemis de l’étang

Ce récent automne 2018, et suite au dur été 2018 qui a fait « tourner » l’étang de Berre, il y a eu  deux rassemblements associatifs pour demander (entre autres) à l’État de baisser encore les rejets EDF dans l’étang de Berre :

  • le rassemblement du 14 octobre 2018 que nous avons coorganisé avec des animateurs de pages Facebook. Nous étions organisateurs officiels et les seules banderoles déployées étaient les nôtres. 700 personnes sont passées et y ont signé une pétition
  • le rassemblement du 17 novembre 2018, sous la sous-préfecture d’Istres, organisé par un certain nombre d’associations dont le MNLE13 et celles de la Coordination L’Étang Marin. Il y avait beaucoup de banderoles mais les nôtres n’y étaient pas et nous n’avions pas relayé l’information. Ce rassemblement a rassemblé une centaine de personnes environ.
Rassemblement du 17 novembre 2018, estimé à une centaine de personnes

La logique de ces deux rassemblement assez disjoints ne s’explique que par l’histoire, celle de l’étang et celle des associations créées pour le sauver.

Il est temps de parler de ce sujet.

Note n°1 : le présent article ne prétend pas à une vérité absolue. Il présente une histoire recomposée à partir de témoignages divers, pris de part et d’autre mais évidemment surtout du nôtre, et forcément tous partiels, mais qui se recoupent à peu près. Les commentaires sont ouverts pour ceux qui voudraient présenter une vérité différente…
Note n°2 : l’article est (trop) long, mais la conclusion l’est beaucoup moins…

Début de l’histoire : Avant 1989, une conscience écologique assez faible

En 1966, la centrale hydroélectrique de Saint-Chamas a été mise en route. Ses énormes rejets d’eau douce et chargée de limons ont bouleversé l’étang : sa flore (disparition des zostères marines, des acétabulaires, des cystoseires etc..) et sa faune (disparition des huîtres, des palourdes endémiques et des oursins, blocage de la croissance des moules…)

La pêche sur l’étang de Berre aurait dû complètement disparaître à ce moment, interdite dès 1957 à cause des pollutions récurrentes des deux pôles pétrochimiques. Les droits de pêche avaient été rachetés et seule une tolérance avait laissé pêcher ceux qui avaient voulu continuer jusqu’à la mise en route de la centrale. Après cette mise en route, à la surprise générale, la pêche n’a pas été tant impactée, car les anguilles se sont multipliées. Les pêcheurs locaux se sont adaptés et ont continué leur travail. On a maintenu la tolérance. Il y avait tellement d’anguilles qu’on a parlé d’ « or vert » (2000 tonnes ont été pêchées en 1971 sur le seul étang de Berre !).

En 1972 l’État Français a souhaité déclarer le golfe de Fos « zone insalubre », afin de permettre à l’industrie chimique de s’y développer sans contraintes. Mais ce qui avait été possible en 1957 pour l’étang de Berre n’a pas été accepté, notamment par les pêcheurs. Ce projet a finalement capoté et le golfe de Fos a pu rester une zone de pêche (et de baignade). Une première évolution.

Les années 1970 et 80 voient une montée des idées écologistes (la loi sur les installations classées est votée en 1976, le parti « Les Verts » fondé en 1984…). Sur l’étang de Berre, la pollution liée aux raffineries est réglée à cette période, par la construction d’oléoducs sous l’étang et la mise en place de stations d’épuration. Mais en parallèle, le filon des anguilles s’est tari. L’effondrement du tonnage pêché remettait en cause la vie de nombreux pêcheurs alors même que la cause qui l’avait interdite était réglée à la source…

La pollution due aux villes étant également en cours de règlement, les regards se sont alors tournés vers la centrale de Saint-Chamas, comme cause de la destruction d’un écosystème productif dont beaucoup de riverains se souvenaient encore.

La fin de cette décennie voit ainsi se former localement deux nouvelles structures :

  • la Coordination des Pêcheurs de l’étang de Berre, structure syndicale dont le but était de défendre les intérêts des pêcheurs. Cette coordination a été fondée par le Père Daniel Campiano, dont nous avons parlé dans cet article.
  • Notre association, L’Étang Nouveau, créée en nov 1988 et reconnue par la préfecture en janvier 1989

1988-1989 La prise de conscience

Les hivers 1988/89 et 1989/90 ont été sans neige dans les Alpes. EDF n’avait pas d’eau à turbiner et a bien involontairement réduit ses rejets d’eau douce dans l’étang autour de 1,2 milliards de m3/an. La différence a sauté aux yeux de tous les observateurs (eaux plus claires, croissance des moules, salinité en hausse…)

Le 5 mars 1989, notre association a organisé le premier rassemblement populaire devant la centrale EDF de Saint-Chamas.

fermez la chute

Ce rassemblement semble avoir marqué, au moins symboliquement, les esprits : une aspiration populaire à un étang de Berre réhabilité était démontrée. Certains politiciens l’ont bien compris, encourageant la création d’associations de défense de l’étang de Berre dans leur commune. Ainsi semblent nées

  • Esperen à Istres,
  • SPNE (Sensibilisation Protection Nature et Environnement) à Martigues,

et des associations existantes, comme

  • l’ASEB, une association de Berre L’Étang
  • ou le MNLE13, branche locale du MNLE association liée au Parti Communiste

semblent avoir à cette date activé ou réactivé leur combat pour l’étang de Berre.

1989-1996 : les temps héroïques et unis

Ces années sont celles d’une relative unanimité des associations, et d’avancées réelles et rapides sur le terrain:

  • en décembre 1991, un référendum d’initiative locale « pour arrêter les rejets EDF dans l’étang de Berre » est organisé par (entre autres) 8 des 10 communes riveraines de l’étang (Saint-Chamas et Martigues refuseront, ce sont aussi celles qui possédaient des centrales EDF sur leur sol). La participation est forte (60%) et l’arrêt des rejets est plébiscité (98% des suffrages)
  • en 1993 l’État, par le « Plan Barnier », impose une première réduction des rejets EDF à 2,7 milliards de m3/an (pour 3,6 milliards en moyenne jusque là, et un maximum de 6,7 milliards en 1977)
  • en 1994, grâce au travail malicieux d’un député local, Olivier Darrason, l’interdiction de pêche dans l’étang de Berre est levée et les pêcheurs récupèrent une existence juridique
  • en 1995 une nouvelle réduction plafonne les rejets à 2,1 milliards de m3/an.

Parmi les élus locaux, Serge Andréoni, élu maire de Berre en mars 1989, prend assez vite la tête du combat. Il soutient alors toutes les associations, dont la nôtre, comme en témoigne cette carte de vœux de 1996.

voeux andréoni 1995

1996-2005 : Les projets de « dérivation » comme cause de scission

Au début des années 1990, un scénario est imaginé pour régler le problème des rejets EDF dans l’étang : prolonger les canaux EDF vers le Rhône. Il y en a différentes variantes (en tuyau sous l’étang, en canal aérien à travers la Crau, en tuyau sous la Crau…), on les résume sous le terme « dérivation ».

Une étude de 1993 ou 1994 évalue le budget d’une dérivation au milliard de francs (l’estimation actuelle est d’1 à 2 milliards d’euros…) et son délai supérieur à 10 ans quelle que soit la variante. On rajoutera la perturbation de la Crau et de sa nappe phréatique pour certaines variantes.

Notre association commence à combattre ce projet, vite assimilé à un « grand projet inutile » (cet article de 2013 détaille nos arguments). Notre association promeut l’alternative de continuer à réduire les rejets de la même façon que pour le plan Barnier : par limitation du fonctionnement de la centrale de Saint-Chamas (par ouverture d’un déversoir en amont), en visant le niveau de 1,2 milliards de m3, qui avait semblé être bien digéré par l’étang en 1989.

Les limitations des rejets EDF du plan Barnier n’apportèrent guère d’amélioration à l’état écologique de l’étang, mais l’État, à cette époque, ne semble pas vouloir aller plus loin. Les élus locaux ne peuvent directement agir :

  • l’étang de Berre dépend seulement de l’État.
  • EDF dépend seulement de l’État (actionnaire majoritaire)

Vers 1996, une coordination d’associations, L’Étang Marin, est créée pour essayer de faire parler d’une seule voix les associations des usagers de l’étang (défense de l’environnement, mais aussi clubs nautiques etc…). Au début notre association en a fait partie (ou devait en faire partie) et notre président René Benedetto a cherché à en prendre la tête, mais ce rôle échut à Bernard Niccolini, de l’ASEB. Cette coordination décidant de soutenir l’option « dérivation », nous en sommes partis (ou ne l’avons jamais intégrée).

En 1997, M Andréoni devenu le leader des élus locaux commence à présenter la « dérivation » comme seule solution au problème : toute structure en désaccord avec ce choix n’est plus la bienvenue. A partir de cette date, la mairie de Berre nous a retiré tout soutien et nous sommes devenus indésirables. Quand M Andréoni obtient de l’État la création d’un GIP pour l’étang de Berre (Groupement d’Intérêt Public, un établissement à but de recherche, ce sera le GIPREB, officiellement créé en 2000), des représentants associatifs doivent en faire partie. Notre association n’est pas retenue, les deux structures censées y représenter les associations défense de l’environnement sont le MNLE13 et la Coordination L’Étang Marin, toutes deux favorables à la dérivation.

Nous devons rappeler à ce stade que notre association n’était pas la seule structure à rejeter le projet de « dérivation » : la Coordination des Pêcheurs, organisme syndical, donc ne pouvant recevoir de subventions d’une commune, le rejetait aussi. C’est en décembre 1997 que cet organisme déposera ses deux plaintes (une auprès de la justice Française, l’autre auprès de la Commission Européenne) avec comme objectif concret (et faisable !) de descendre le plafond des débits EDF à un niveau encore plus bas…

La situation reste ainsi bloquée jusqu’en 2004, ponctuellement animée par des projets de « dérivation » plus ou moins avancés (18 scénarios étudiés, financés par le GIPREB) et contre lesquels se forme en 2003 le Collectif Adam de Craponne. Ce collectif rassemble des organismes aussi divers que la LPO, le Comité du Foin de Crau, la Confédération Paysanne… Il laisse entrevoir quelle ZAD on aurait eu si un chantier de « dérivation » à travers la Crau avait vu le jour…

2004-2006 La condamnation de la France et nouvelle réduction des rejets EDF

En octobre 2004 la plainte de la Coordination des Pêcheurs arrive à son terme : la France est condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne à cause de la pollution générée par les rejets EDF à l’étang de Berre.

Pendant un an, des tractations ont lieu entre l’État Français et la Commission Européenne. Des fonctionnaires de cette dernière sont venus sur place consulter les parties prenantes.

  • le GIPREB, l’ASEB ou le MNLE13 ont plaidé pour les projets de dérivation, au financement introuvable (pour ne parler que de cet aspect)
  • la Coordination des Pêcheurs et notre association, ont plaidé pour une nouvelle réduction des rejets EDF à 1,2 milliards de m3, (voir le graphique ci-dessous, tiré de la brochure « La Durance doit retrouver son cours naturel » de juin 2005, éditée à cette occasion et remise aux envoyés de la Commission), aucun chantier à prévoir, possible immédiatement.
courbes débit pour 1,2-2
Graphique illustrant la demande de limitation des rejets EDF à 1,2 milliards de m3/an
L’Étang Nouveau/Collectif Adam de Craponne – juin 2005

En février 2006 l’État Français propose de baisser les rejets EDF à 1,2 milliards de m3. Cette proposition est acceptée par la Commission. Elle est immédiatement appliquée pour une expérimentation de quatre ans.

2006-2017 amélioration régulière de l’étang… sauf dans les rapports du GIPREB 

L’étang après la réduction de 2006, s’améliore lentement :

  • les moules recommencent à se multiplier et grossir : le prélèvement de naissains est autorisé en 2008 pour alimenter la mytiliculture de Port-Saint-Louis-du-Rhône
  • les blooms estivaux (eaux colorées, souvent associées à des odeurs désagréables) deviennent exceptionnels, les baigneurs reviennent. Vitrolles, la première, décide d’encadrer ce phénomène en aménageant et surveillant sa plage des Marettes dès 2008, Istres suit avec les plages de la Romaniquette et du Ranquet en 2009
  • les palourdes japonaises colonisent largement l’étang avant 2012 (date à laquelle nous avons assez souvent croisé des plongeurs en bouteille sur l’étang, sans réaliser que c’était des braconniers…)
  • les zostères reviennent avant 2012, date à laquelle nous avons commencé à publier sur le phénomène.

En 2008 la mairie de Martigues veut combler l’anse de Ferrières. Ni le GIPREB, ni l’ASEB ni le MNLE13 ne bougent. Notre association bloque ce projet en justice.

En 2008 également est créé le Comité d’Étang, assemblée censée contrôler le GIPREB (l’État s’étant aperçu à l’occasion de la condamnation de 2004 que le GIPREB ne fonctionnait pas conformément à ses statuts…). Nous avons cherché à l’intégrer mais sans succès. L’UDVN13 (actuelle FNE13), fédération que nous venions d’intégrer y a eu deux représentants (MM Aplincourt et Aillaud) mais ceux-ci n’étaient pas membres d’une association liée à l’étang et nous étions en désaccord avec eux, ils avaient de plus accepté d’être nommés sans en référer à leur Conseil d’Administration dans lequel nous étions représentés) : nous avons quitté l’UDVN13 l’année suivante et n’y sommes jamais revenus.

En 2009, la commission européenne vient faire le point à la fin de l’expérience de quatre ans de la réduction des rejets EDF à 1,2 milliards de m3/an. Le GIPREB, par la voix de son président, et les associations liées (MNLE13, Coordination L’Étang Marin) soutiennent que la situation écologique de l’étang ne s’améliore pas. La Commission Européenne n’a apparemment pas été convaincue puisque qu’elle décide de prolonger l’expérience pour une durée indéterminée.

Jusqu’en 2015 (rapport sur l’état écologique de l’étang 2014) les rapports et les articles du GIPREB sont presque exclusivement négatifs et se concluent sur l’absence d’amélioration nette, avec pour argument principal l’absence de retour des zostères, et qu’un arrêt total des rejets est nécessaire. Le GIPREB changera alors son protocole de suivi des zostères (le suivi de seuls transects n’étant pas adapté à repérer un retour par taches comme c’est le cas des zostères, il utilise désormais des images satellites qui semblent plus adaptées) et reconnaîtra 4 ha en 2015 et 17,8 ha fin 2017.
Leur pessimisme se maintient pourtant après 2015, l’argument principal devenant la persistance de zones anoxiques dans les zones les plus profondes.
On notera qu’un colloque a eu lieu en 2011 à l’initiative du GIPREB, le colloque Lagun’R (auquel nous n’avons évidemment pas été invités) où plusieurs chercheurs noteront des progrès notables après 2006 (sur le plancton notamment) alors que d’autres n’en noteront aucun (macrofaune benthique, zostères).
Globalement nous jugeons que le GIPREB minimise toujours les points positifs et appuie sur les points négatifs, et que les rédacteurs des rapports auraient voulu plaire à leur président (M Andréoni, le plus acharné de tous à vendre la « dérivation ») qu’ils n’auraient pas pu faire mieux…

Les associations membres du GIPREB (via la coordination L’Étang Marin) suivent le GIPREB dans son pessimisme : l’ASEB fait chaque année une fête avec un dépôt de gerbe en face de la centrale de Saint-Chamas… à proximité immédiate de ce qui est peu à peu devenu le plus grand herbier de zostères de l’étang. Son président déclara en public en avril 2016 (lors du colloque Delphinorove 2) que les herbiers de zostères étaient inférieurs à 1 ha, en retard d’un an sur les constats du GIPREB…

L’été 2017, l’étang fut plus beau que jamais depuis trente ans au moins : La clarté de l’eau impressionna tous les visiteurs, des taches de zostères sont apparues un peu partout, la mission PREDHYPO devant étudier les zones anoxiques n’en a trouvé que de fugaces.

En 2017 aussi, la municipalité de Martigues ouvre la plage de Ferrières à la baignade après l’avoir richement équipée. Nous ne sommes pas invités à l’inauguration.

2018 une rechute (ponctuelle?) de l’étang, et paradoxalement un rapprochement des positions

La violence de la crise dystrophique de l’étang lors de l’été 2018 a surpris tout le monde, sauf peut-être les plus pessimiste du GIPREB, dont la prudence était à cette occasion justifiée.

C’est pourtant à cette occasion que l’Étang Marin (le 17 décembre au plus tard) et le GIPREB par son président (p 4 du magazine vision d’Etang sorti début décembre) demandent une réduction immédiate des rejets EDF à 600 millions de m3 par an, soit la moitié du plafond actuel. C’est une évolution par rapport à la « seule solution de la dérivation » qu’ils justifient de manière différente :

  • « parce que l’État ne veut pas faire la dérivation » (B Niccolini de l’ASEB, 17 décembre, admettant l’évidence), il justifiera la demande de réduction comme étant dans la logique des réductions précédentes (Plan Barnier et condamnation de 2004) avec des phrases que n’auraient pas reniées notre président René Benedetto,
  • « en attendant la dérivation » (S Andréoni, dans Vision d’Etang, s’accrochant toujours…)

Cette position est assez proche de celle qu’a votée notre AG le 24 novembre dernier : une réduction à 300 millions de m3/an.

Il est évident que cette nouvelle position du GIPREB et de l’ASEB intègre les progrès de l’écologie de l’étang entre 2004 et 2017 que l’été 2018 ne remet pas totalement en cause : même si 1,2 milliards de m3/an c’est encore trop, l’absolue nécessité d’annuler totalement les rejets EDF (par la dérivation) n’est plus évidente pour personne.

Conclusion : des années d’ostracisme qui ont laissé des traces et forgé une nouvelle identité à notre association

Vingt ans à ne plus se parler c’est long. Aujourd’hui les cultures sont bien différentes :

  • les sites Internet de l’ASEB ou de l’Esperen (sans parler du MNLE13 qui n’en a pas) sont vides de contenu propre. Leur travail (?) semble consister à assister aux réunion du GIPREB et à en relayer les conclusions, ou à organiser des événements. Ils ne semblent jamais aller en justice. Ils ont des locaux. Les élus locaux n’hésitent pas à assister à leur AG…
  • en comparaison notre association multiplie les plaquettes denses, les articles de blogs souvent (trop) longs, plus récemment les expositions. Nos subventions s’élèvent en général à 500€ pour 2000 € d’adhésions. Nous allons assez souvent en justice et les élus locaux réfléchissent avant de nous parler…

Pour nous, cette histoire illustre les insuffisances de la démocratie locale : les pouvoirs publics dans leur forme locale, et c’est vrai du GIPREB, n’acceptent guère les contre-pouvoirs. Ils font du théâtre avec des associations supposées libres mais qui sont dans les faits toujours d’accord. Au besoin on les crée de toutes pièces ou on les achète par des subventions ou des contrats (de formation à l’environnement par ex, cas de l’UDVN13 en 2008).
On fait aussi tout pour ignorer les associations libres et leur projet : la médiathèque de Châteauneuf ou le musée Reynaud de Marignane se sont vu reprocher d’avoir accueilli notre exposition sur le retour des zostères, on invite des élus à s’abstenir d’aller à la présentation du projet Delphinorove à Martigues en 2016.

Le 24 novembre dernier (2018) notre assemblée générale a décidé de ne pas soutenir la Coordination L’Étang Marin qui nous a clairement contactés pour reformer un « front uni » et notamment participer au rassemblement du 17 novembre. Par cette décision elle a acté que nos histoires et nos habitudes étaient trop différentes.

L’histoire officielle ne nous retiendra sans doute pas et nous serons le plus souvent oubliés (aux cérémonies, pour participer à des commissions…). Nous resterons une puissance de l’ombre… mais une puissance certaine (la limitation de début 2006 a été une victoire pour nous, nous avons sauvé la plage de Martigues-Ferrières, le GIPREB a modifié son protocole de suivi des zostères suite à nos publications…). Et le rassemblement du 14 octobre a prouvé que les gens venaient plutôt vers nous que vers nos frères ennemis…

Notre rassemblement du 14 octobre 2018,
400 personnes visibles sur la photo, 700 signatures sur une pétition

5 commentaires

  1. la prise de conscience écologique locale a commencé en 1973-74 à la fin du chantier de Fos. Il suffit de lire nos brochures pour l’apprendre. Lis les! rené

  2. Bonjour, je suis vraiment étonné de ces querelles de personnes, d’ego, d’interets personnels, alors que tout le monde devrait se battre pour une seule chose : l’étang de Berre !! rehabilitons l’étang de Berre dans sa biodiversité, permettons aux pecheurs de pouvoir exercer leur activité, aux baigneurs de se baigner, etc… et pour cela, il faudrait que tout le monde soit solidaire non ? ce serait la seule facon de pouvoir être suffisamment fort face à l’Etat et EDF…
    Francois, qui voudrait pouvoir défendre son étang sans avoir à choisir les uns ou les autres

  3. Bonjour ,

    Et Une Bonne Année à tous;

    Quel dommage , nous partageons tous le souhait d’un étang « Propre et Vivant » , je comprends les séquelles du passé , mais un Front commun serait souhaitable pour lutter contre la force économique de EDF et son actionnaire . L’écologie ne doit pas être une bataille d’ ego , mais une bataille pour la nature .
    Par contre Bravo à tous pour votre implication dans cette lutte , et souhaitons une Année 2019 sans rejets EDF XXL , je peux témoigner de l’absence de loups cette année 2018 , peut être le facteur chaleur , mais certainement beaucoup lié à une eau sale et trop douce .

    Souhaitons nous à tous un jour ou l’Étang sera comme sur les photos des années 1950, beau et riche en faune et flore.
    Cdt
    Tony

  4. Bonjour Pascal,
    Nous avons découvert votre action il y a une petite dizaine d’années. Puis nous étions en contact avec la Voguette pendant leur lutte. Nous avons commencé la nôtre fin 2012, pour stopper un projet d’aménagement consistant à arracher 7 km de ripisylve sur l’île de la Barthelasse à Avignon.
    Nous aimerions entrer en contact avec vous, pouvez-vous nous répondre à l’adresse suivante :
    rafalavi2@wanadoo.fr
    cordialement
    Pour SOS-Barthelasse-Sauvons les Arbres,
    Benoit MASSOTEAU

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